Michèle Chabert est biologiste et enseignante-chercheuse, spécialiste de la physiologie du comportement alimentaire à l’École Pratique des Hautes Études. Elle livre ici son point de vue et son ressenti sur la vie durant le confinement et tout particulièrement sur la vie dans les EHPAD.
Février 2020, le SARS-CoV-2 s’installe, et l’on découvre petit à petit la Covid-19 et sa transmission. Au début, « le masque n’est pas utile » et, dans les EHPAD, les aides-soignants n’obtiennent pas les protections demandées. Puis l’on comprend que les plus de 65 ans sont les plus à risque, surtout s’ils souffrent de pathologies. On décide alors de les mettre sous cloche : isolation totale, fin des visites, chacun dans sa chambre. On les voit malheureux à la télévision, faisant des signes aux fenêtres. Parfois, les contacts familiaux sont conservés par le biais de quelques rares connexions WhatsApp. Parfois aussi, la direction recrute des jeunes en service civique pour maintenir les liens sociaux au sein de l’institution ; d’autres personnels préfèrent se confiner avec leurs pensionnaires. Les pires et les plus héroïques des situations se côtoient alors.
Les masques arrivent enfin mais en petite quantité ; mais il ne faut prendre aucun risque, alors certains établissements restent fermés et la douleur psychologique des résidents et de leurs proches s’accentue encore. Chacun essaie de se protéger, mais de quoi, du virus ou des poursuites administratives ?
Maintenant est venue l’heure où l’on sait se protéger du virus : masques, distanciation sociale et aération répétée des locaux ou mieux, rencontres en plein-air. Cependant, pour mettre en œuvre l’organisation du nouveau monde, il faut plus de moyens, et surtout de la volonté, de l’imagination et des « petites mains » instruites et efficaces.
De plus, pour résister aux attaques virales (pour les personnes âgées tout spécialement), il faut non seulement un bien-être psychologique mais aussi une alimentation qui permette un fonctionnement optimal du système immunitaire : des aliments de haute densité en micronutriments, voire des compléments alimentaires si ça ne suffit pas. Pour résister à ce stress psychique et physique, il faut également ingérer suffisamment de vitamines A, C et E et autres antioxydants, ainsi que du magnésium et des oligo-éléments tels que le cuivre, le zinc et le sélénium. Hélas, la prévention reste en France le parent pauvre de la santé et ces outils de lutte contre la Covid-19 sont peu mis en valeur dans les médias ; ils seraient pourtant très utiles pour améliorer la santé globale de la population. Chacun apprendrait ainsi à mieux se nourrir, en protégeant la planète, et en se protégeant soi-même des maladies de civilisations… et donc de la Covid-19 ! Réapprendre la vraie valeur de ce qui nous faire vivre et des plaisirs qui vont avec. Un constat probable pour les mois à venir si ce n’est les années, le virus SARS-CoV-2 aura certainement vidé les EHPAD de leurs futurs résidents ; quoi qu’il leur en coûte, parents, conjoints et enfants ne voudront plus être privés de la liberté de se retrouver… peut-être une bonne nouvelle pour certains !