Les 15 et 16 novembre dernier, L’EPHE proposait un colloque invitant à la réflexion sur le thème du vieillissement et celui de la religion. Cet événement a été co-construit par l’Institut d’étude des religions et de la laïcité, et par notre propre institut, l’ITEV.
L’IREL est un autre institut, composante de l’EPHE créé en 2002 pour répondre à un autre enjeu de société : c’est un lieu laïc d’expertise, de conseil et de formation sur l’histoire et l’actualité du fait religieux et de la laïcité en Europe. En effet, le culte accompagne depuis des temps immémoriaux les sociétés humaines, et il occupe encore pour certains une place centrale dans le sens donné à l’existence. La religion a une influence forte sur les actions individuelles, et par la force des choses sur les faits sociaux. Celle-ci est d’autant plus importante pour nos aînés, ayant connu une socialisation avant l’exponentielle croissance de l’agnosticisme. L’observation du phénomène social du vieillissement au prisme de la religion (et même des religions) présentait dès lors une pertinence évidente : faire discuter les disciplines entre elles pour saisir les enjeux croisés du vieillissement et de la religion tel que l’accompagnement de la spiritualité en institution, ou l’investissement bénévole et social de nos aîné.
Cet événement a été introduit par une recontextualisation de ce qu’est l’avancée en âge. Il s’agissait, dans la logique transdisciplinaire de l’ITEV, de poser une définition du vieillissement: Qu’est-ce-que vieillir d’un point de vue biologique ? psychologique ? Ces points ont été éclairés par Anne Marcilhac, directrice de notre institut, chercheuse en neuroscience, et spécialisée dans le vieillissement et les pathologies associées. Mais aussi, qu’est qu’avancer en âge d’un point de vue statistique ? ou encore social ? Que représente le vieillissement d’un point de vue démographique ? C’était l’occasion d’une intervention de Jean-Marie Robine, démographe et chercheur émérite de l’EPHE et de l’INSERM.
Les échanges ont également permis d’exposer les différentes interprétations religieuses de l’avancé en âge, avec la perception du vieillissement dans la religion juive, musulmane et chrétienne mais aussi dans la philosophie propre au monde chinois. (Jean-Philippe Viriot-Durandal pour la société, Bernard Paperon pour le judaïsme, Renaud Rochette pour le christianisme, Jamal Ahbab pour l’islam et Daniela Campo pour le monde chinois)
La seconde journée était consacrée à des conversations ouvertes, qui ont permis débat et confrontation d’idées, par l’organisation de tables rondes. La première traitait de la “place et [de l’]importance des retraités actifs dans la vie sociale en général et dans les institutions religieuses en particulier”, et la seconde de “l’impact des religions dans l’accompagnement des personnes âgées”. En somme, ce colloque a permis d’illustrer l’interdépendance des approches du vieillissement pour saisir la singularité de notre temps.
Dans le sens d’une confrontation et d’une comparaison des cultures, l’échange a permis de cerner les différentes visions qu’il existe d’un même phénomène de société. Ce fut l’occasion pour l’ITEV de collaborer avec l’IREL et de renforcer son aspect transdisciplinaire.