Après le Ségur de la santé, le PPR autonomie piloté par le CNRS se présente comme une nouvelle intervention de l’action publique pour mieux comprendre les failles dans l’accompagnement des plus âgés et des plus fragiles mises en lumières par la pandémie de Covid-19.
Les programmes prioritaires de recherche font partie intégrante du programme d’investissement d’avenir (PIA) du gouvernement. Ils permettent de concentrer d’importants budgets sur les thématiques jugées prioritaires par le ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. Ce programme est financé à hauteur de 35 millions d’euros pour 5 ans de 2021 à 2026. Le PPR Autonomie dispose d’un conseil scientifique profondément axé sur l’interdisciplinarité. Le conseil scientifique a formulé 3 priorités pour le PPR : concevoir des développements scientifiques pensés avec les publics concernés, mobiliser les ressources pour renforcer les recherches dans le domaine de l’autonomie et enfin déterminer des axes prioritaires. 4 axes prioritaires ou défis de la thématique de l’autonomie pour la recherche ont ainsi été annoncés :
- Défi 1 : définir la notion d’autonomie et les modalités de sa compréhension et de sa mesure
- Défi 2 : interroger les situations et expériences d’autonomisation et de réduction de l’autonomie
- Défi 3 : étudier la conception des politiques publiques en matière d’autonomie à l’échelle nationale et internationale
- Défi 4 : la conception, la réception et les usages des dispositifs et expérimentations innovants en matière d’adaptation de l’environnement et d’accompagnement humain des personnes en vue de leur autonomie.
Ces programmes devront mettre l’accent sur « la diffusion des connaissances de diverses natures, dont des synthèses à visée opérationnelle, à destination de différents publics : scientifiques, acteurs socio-économiques, gestionnaires et décideurs publics ». En effet, la pandémie a révélé de nombreuses problématiques concernant l’accompagnement des personnes âgées. A ce titre, une diffusion efficace des savoirs produits permettra la construction de politiques publiques plus efficaces. Elle constituera aussi la base de nouvelles innovations tenant compte des usages des personnes, professionnels de l’accompagnement ou personnes accompagnées.
Comme le souligne Claude Martin, président du conseil scientifique, ce PPR est un projet qui « entend déboucher sur des applications », qui doit permettre de donner les orientations et les perspectives de recherche et de réfléchir à la façon dont est pensée l’autonomie.
Un appel à projet à déjà été lancé pour les défis 1 et 3. Il est doté d’une enveloppe de 7 millions d’euros et se clôturera le 2 novembre 2021. Il sera suivi courant 2022 de l’appel à projet concernant les défis 2 et 4 qui devraient justifier d’investissements plus lourds.