Rester à domicile ou entrer en établissement, un choix restreint souvent contraint par le niveau de ressources, les besoins individuels, l’offre des territoires, la disponibilité de l’entourage ou des services d’aide à domicile…
Face au défi démographique et pour répondre aux séniors en attente de nouvelles perspectives, des porteurs de projets imaginent de nouveaux lieux de vie adaptés aux besoins et envies d’une population diversifiée et désireuse d’être actrice de sa vie. Citoyens, associations, municipalités, bailleurs sociaux proposent la création de lieux alliant autonomie et sécurité dans un esprit d’entraide et de solidarité.
Initiée par le collectif « Habiter Autrement » qui réunit des militants associatifs et des professionnels de l’habitat, une enquête qualitative a été menée auprès de dix lieux. Cette étude reflète la diversité des réalisations existantes (colocations ou logements groupé), avec l’objectif de mieux connaître les initiatives d’habitat alternatif, de dégager l’intérêt de ces types d’habitats, les facteurs de succès et les freins à leur développement ainsi que d’identifier les pistes d’action pour leur promotion et leur déploiement. Ces établissements offrent une solution alternative plébiscitée par les personnes ayant besoin d’aide dans un habitat plus familier, cherchant à préserver autonomie, liens sociaux et intégration dans la cité. Une analyse partagée par une majorité de Conseils départementaux qui considèrent que le développement de projet d’habitat accompagné constitue une réponse aux attentes et aux besoins exprimés par les publics (Enquête nationale relative à l’habitat alternatif/inclusif, DGCS, février 2017).
Pour le Collectif, cette nouvelle offre correspond à une évolution des attentes citoyennes : “attente de désinstitutionalisation, désir d’être acteur de son propre vieillissement, de décider soi-même où mettre le curseur entre sécurité et autonomie, individuel et collectif”. Cet habitat se développe “en réaction à la médicalisation des établissements où le soin risque de prendre le pas sur la vie et du fait que le cadre médico-social est peu propice à l’initiative et à l’innovation”, souligne le collectif.
Réalisée grâce au financement de la Fondation des petits frères des Pauvres, cette étude a débouché sur l’élaboration d’un guide repères pour tous les porteurs de projets souhaitant innover dans ce domaine.