Fin 2017, les résultats d’une étude menée par CSA pour l’association « Les petits Frères des Pauvres » ont été publiés et révèlent le sentiment de solitude des plus de 60 ans. Une étude qui inquiète l’association et doit alerter la société dans son ensemble. (Rapport complet étude CSA/Petits Frères des Pauvres)
300 000 personnes de plus de 60 ans ne rencontrent quasiment jamais ou très rarement d’autres personnes, tout réseau confondu (familial, amical, voisinage, réseau associatif). Cette situation, véritable mort sociale, s’aggrave avec l’âge et touche plus fortement les plus de 85 ans : 10 % des 85-89 ans sortent moins d’une fois par semaine ou jamais. C’est également l’âge où l’autonomie diminue de plus en plus.
Solitude et précarité
L’étude confirme également que plus les revenus sont faibles (inférieurs à 1 000 €), moins on a de contacts avec son voisinage, moins on s’investit dans le secteur associatif, moins on se sent heureux et plus le sentiment de solitude est exacerbé.
Une attente forte sur les services de proximité
Désertification rurale, désaffection croissante des centres villes, déserts médicaux, offres de transports peu adaptées, difficultés d’accès aux services administratifs, les évolutions de notre société pénalisent les personnes âgées, en particulier les plus isolées et les moins mobiles.
L’étude le souligne, les français sont très attachés au maintien des commerces et services de proximité et en font d’ailleurs la première solution pour lutter contre la solitude et l’isolement. Et il n’est pas anodin que la solitude préoccupe plus les habitants des petites agglomérations entre 2000 et 20 000 habitants. Le réseau des professionnels (commerçants, professionnels de santé, facteurs, aide à domicile) est d’ailleurs un réseau de sociabilité qui se maintient même après 80 ans. Un réseau de relations de services indispensable pour se maintenir à domicile et dans la vie au quotidien*.
* Le Commissariat général à l’égalité des territoires a relevé que si le vieillissement de la population touche l’ensemble de la France, on observe sur certains territoires une rupture ou une forte inadaptation des offres de soin, de services, d’habitat et de mobilité (étude « L’action des bourgs : face à l’enjeu du vieillissement de la population »).