Je voudrais rendre aujourd’hui un hommage à une grande dame qui nous a quittés le 27 juin 2002, Madame Monique Adolphe. Au delà d’un parcours professionnel hors norme et de ses titres très prestigieux, Monique Adolphe était une femme engagée et empreinte d’humanité. Nommée directrice d’études à l’EPHE en 1974, elle a été la première femme élue présidente de l’EPHE en 1990. Je n’ai pas connu Monique Adolphe à cette époque-là dans ses fonctions à l’EPHE mais il y a 2 ans lorsque j’ai eu l’honneur de la rencontrer en tant que directrice de l’ITEV pour lui présenter nos travaux et en particulier nos actions de formation continue et professionnelle à destination des salarié(e)s accompagnant les personnes âgées à domicile. Dès cette première rencontre, Monique Adolphe m’a accordé sa confiance en m’encourageant et me soutenant dans cette démarche avec beaucoup de bienveillance.
Elle était à mes yeux un excellent exemple de réussite professionnelle dans une période pourtant encore peu propice aux fonctions de responsabilités pour les femmes et défendant des valeurs humanistes autour desquelles je pense nous nous sommes reconnues.
Alors ces quelques lignes, Monique, sont simplement pour vous remercier de m’avoir permis de faire à vos côtés ce bout de chemin, certes trop bref, mais au combien riches de moments d’échange et de partage.
Anne Marcilhac
Directrice de l’ITEV
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Pharmacienne de formation, Monique Adolphe a été interne des hôpitaux de Paris et obtenu son doctorat en sciences en 1969. Elle a été l’élève des professeurs Jean Cheymol et Paul Lechat, tous deux successivement directeurs du laboratoire de Pharmacologie de l’EPHE et de l’Institut National de Pharmacologie, situés au Centre de recherche des Cordeliers à Paris.
Dès ses débuts en recherche, elle s’est intéressée au développement de modèles de cultures cellulaires pour des applications en pharmacologie et en toxicologie, pour la recherche fondamentale et industrielle. En 1974, elle est élue Directrice d’Études à l’École Pratique des Hautes Études qui créera pour elle le laboratoire de pharmacologie cellulaire. Elle dirigera ce laboratoire jusqu’en 1997, date à laquelle elle prendra sa retraite. Dans le cadre de ses fonctions à l’EPHE, pendant plus de 20 ans, elle organisera un cycle annuel d’études en pharmacotoxicologie cellulaire qui formera environ 700 élèves, techniciens et responsables de laboratoire publics et industriels, à ces méthodes alors en plein développement.
Pionnière sur ces aspects, elle aura ainsi beaucoup contribué à la formation et au développement des modèles de cellules en culture comme alternatives à l’expérimentation animale pour des applications en pharmacologie et toxicologie. Monique Adolphe accueillera aussi de nombreux étudiants préparant un diplôme de l’EPHE ou un doctorat au sein de son laboratoire et ses grandes qualités humaines font que beaucoup d’entre eux resteront en contact régulier avec elle.