Léa Verdier est coach d’athlétisme et enseignante en activité physique adaptée. Entretien.
Pouvez-vous nous présenter votre parcours, votre métier ?
Léa Verdier : Après mon Bac Scientifique je suis partie à l’Université pour réaliser une licence STAPS (Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives » mention « APAS » qui signifie « Activité Physiques Adaptées et Santé ».
Je savais à l’avance que j’allais me diriger vers cette spécialité car j’ai toujours souhaité travailler au contact des personnes ayant un parcours santé plus difficile c’est-à-dire avec certaines pathologies, certains handicaps ou difficultés particulières.
J’ai également pris comme spécialité sportive l’athlétisme car je pratique ce sport depuis que je suis très jeune et j’ai toujours été passionnée par celui-ci.
Qu’est-ce que l’Activité Physique Adaptée ?
LV : L’activité Physique Adaptée est le fait de pratiquer une activité physique qui sera adaptée aux besoins spécifiques de l’individu.
L’APA permet à chacun de pratiquer une activité physique peu importe son parcours personnel, que ce soit une déficience, un handicap, un isolement social, une sédentarité accrue, des limitations fonctionnelles et autres. Celle-ci sera progressive et adaptée aux capacités et objectifs de chacun.
L’APA peut se présenter de diverses façons telles qu’une pratique sportive spécifique ou bien différentes activités de plein air, des programmes individualisés lors de séances individuelles, des séances collectives… Les bienfaits y sont nombreux et le plaisir est le maître mot de cette pratique.
Quelle importance joue l’Activité Physique Adaptée dans le bien vieillir de la Personne Âgée ?
LV : L’avancée en âge peut s’accompagner d’une baisse d’état physique et cognitif de manière global.
L’activité physique adaptée est un excellent moyen non médicamenteux de réduire ces effets et parfois même d’améliorer certaines capacités. Dans le bien vieillir physique on a tendance à insister sur la prévention des chutes et l’équilibre. L’APA permet un renforcement global du corps permettant de réduire les risques face aux chutes ainsi que la perte de coordination ou autres paramètres physiques.
A cela s’ajoute un point important étant la dimension sociale, l’APA est un excellent moyen de prendre soin de son corps tout en prenant soin de son esprit, je parle notamment du lien social avec d’autres personnes. Les séances se faisant en grande partie en groupe permettent d’échanger, de partager des moments avec de nouvelles personnes et de tisser des liens autour d’une activité commune et régulière.
Quelles sont pour vous les priorités pour améliorer le bien vieillir en France ?
LV : Tout d’abord, il faudrait avoir davantage de points d’informations au contact de ce public. Je parle notamment des médecins, des pharmaciens et des mutuelles… Les personnes âgées vont régulièrement voir ces professionnels et/ou ces organismes. C’est à ce moment-là qu’ils pourraient prendre connaissance de cette pratique ainsi que tous ses bienfaits.
Il faut un réel travail d’équipe et de prévention dans tous les secteurs. J’espère également qu’il y aura des avancées au niveau de la prise en charge de l’APA (ndlr : l’allocation personnalisée d’autonomie est la principale allocation versée aux personnes de plus de 60 ans pour leur permettre de rester dans leur domicile) car c’est aujourd’hui une nécessité pour chacun et nous avons vu l’efficacité de celle-ci et il est parfois difficile de trouver des structures proposant cela à faible coût. Beaucoup de personnes n’ont certes pas connaissance de cela mais également pas les moyens. Avec des prescriptions médicales, cela encouragerait les personnes que ce soit d’un point de vue physique, motivationnel et financier.
Comment accompagner les personnes âgées éloignées de l’activité physique vers une pratique régulière ?
LV : Mon conseil pour accompagner au mieux les personnes âgées vers une pratique d’activité physique régulière est d’encourager à réaliser une première séance correctement encadrée et rassurante.
La première séance est parfois un frein pour la personne car elle plonge dans l’inconnu sans trop de repères, cependant quand les personnes se rendent compte qu’elles sont capables de réaliser un grand nombre de chose, qu’elles sentent à leur retour chez eux un bien-être et qu’elles retrouvent leur groupe semaine après semaine, en général, la régularité suit. Comme dit précédemment, pour les personnes réellement éloignées de ce mode de vie, il faut passer par une phase de renseignement et de prévention afin d’expliquer au mieux ce qu’est l’Activité Physique Adaptée.
Vous avez assuré la coordination de l’événement Equip’Adaptée coorganisé par l’ITEV et le Lunel Athlétisme, quels étaient vos objectifs et qu’en retirez-vous ?
LV : Mon objectif principal était l’interaction sociale entre chaque participant y compris les échanges entre séniors et jeunes. Le but de cet évènement était de regrouper deux différentes générations et de se régaler autour d’une activité physique extérieure.
Mon objectif secondaire était la découverte de l’activité physique adaptée et de montrer à chacun, que ce soit participants ou spectateurs que l’activité physique est possible pour tous peu importe l’âge et les différents parcours de santé.
J’en retire vraiment que du positif et de l’émotion. C’était la première fois que cet évènement voyait le jour et ce fut une réussite, je ne pouvais pas mieux espérer. J’ai eu un immense soutien de l’ITEV qui m’a permis de mettre toutes les chances de notre côté pour que ce soit une superbe matinée.
Je ne retiens que du positif au vu de tous les sourires que j’ai pu voir, que ce soit chez les jeunes et chez les séniors. Merci à tous et à l’année prochaine !